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Les organistes, les orgues et la musique à la cour de Charles Quint

Par :  Rosa Tomiczek-Gernez - 5 juillet 2006

La musique des XVe et XVle siècles a son origine en Belgique. Ce sont les compositeurs et musiciens belges qui ont influencé la musique de tous les pays catholiques de l'Europe. Ils étaient actifs dans toutes les cours princières et dans beaucoup de grandes églises et de cathédrales, ils développèrent les deux techniques de composition existantes au XVle siècle, à savoir la technique cantus firmus et imitatio authore. Ce surprenant développement de la musique en Belgique était dû en grande partie aux ducs de Bourgogne qui avaient comme ambition de n'être surpassés par aucun prince de la chrétienté quant au luxe de la cour. Dans ce contexte leur chapelle jouait un rôle non négligeable.

Philippe le Hardi avait une importante chapelle d'instrumentistes, laquelle fut encore développée sous Jean sans Peur. Le duc Philippe le Bon prescrivit en 1431 la fondation d'une messe: "Fondons et établissons du gré et consentement desdit doyen et chapitre icelle notre chapelle et collège dudit ordre (la Toison d'or), une messe quotidienne et perpétuelle pour chaque jour dès lors en avant, solennellement à haute voix, à chant et déchant, excepté celle de Requiem"1, et engagea aussi les chantres. Sa chapelle passa à son fils Charles le Téméraire, et ensuite à la fille de celui-ci, Marie de Bourgogne. A sa mort en 1482, c'est son époux Maximilien d'Autriche qui fut admis par les Etats Généraux à gérer la chapelle jusqu'à la maturité de son fils, Philippe le Beau, âgé alors de 4 ans.

Philippe le Bon favorisa davantage les chantres. Charles le Téméraire préféra plutôt les instrumentistes. Lui même jouait de la harpe. Marie de Bourgogne reçut des leçons de musique par le compositeur et maître de la chapelle Antoine Busnois, tandis que l'organiste Pierre Beurse2 lui apprenait à jouer du clavicorde. Après sa mort sa chapelle accompagna Maximilien dans ses déplacements, l'archiduc étant devenu roi des Romains en 1486. En Belgique elle séjourna aux palais de Gand, de Bruxelles et dans celui de Marguerite d'York à Malines. C'est elle qui s'occupa de l'éducation des deux enfants de Marie de Bourgogne. A cette époque l'organiste de la cour était Godefroid Nepotis qui remplaça Pierre Beurse. C'est probablement lui qui poussa l'archiduc âgé de 14 ans à acheter un petit orgue au maître Antoine van Eelen pour la somme de 72 livres. Cet orgue fut certainement destiné à initier Philippe le Beau et sa sœur Marguerite au jeu de cet instrument.
Lorsque, le 19 août 1493, Maximilien fut appelé en Autriche pour succéder à son père Fréderic, il abandonna la régence des Pays-Bas, et la chapelle bourguignonne passa définitivement aux mains de Philippe le Beau. La liste du 2 octobre 1495 comprend 25 musiciens et parmi eux: "Gouvart Nepotis - organiste, Pierchon de la Rue chantre et compositeur, Colinet Baldin et Martin Evrard - porteurs d'orghes"3. A cette époque la chapelle fut installée à Malines. Après leur mariage, Philippe le Beau et sa jeune épouse séjournèrent de préférence au palais de Bruxelles. A cette occasion la chapelle fut réorganisée. Pierchon de la Rue, aux cotés de Josquin des Prez et de Heinrich Isaac, le meilleur compositeur de cette période, resta toujours chantre de la chapelle. Par contre, l'organiste Nepotis fut remplacé par Fleurequin et Colinet Baldin, l'un des porteurs d'orgue, par Loys de Leone.

Philippe le Beau entreprit deux voyages en Espagne avec sa chapelle. Pour le premier il engagea en janvier 1501 l'organiste "Messire Harry Bredmer", né en 1472 à Namur4, et qui, en 1488 fut chantre de l'église Notre-Dame d'Anvers et ensuite organiste dans différentes églises. Le 15 janvier 1500 il remplaça l'organiste Flourkin à la cathédrale d'Anvers. Au retour d'Espagne Bredemers visita avec Philippe le Beau la cour du roi de France, de Marguerite d'Autriche à Blois et de Maximilien à Innsbruck.

Peu avant le deuxième voyage en 1506, Bredemers acheta un nouvel orgue qui pesait 80 livres et fut porté par un seul porteur - Jean Bauwens. Lorsque Philippe mourut inopinément à Burgos le 15 septembre 1506, les membres de sa chapelle se dispersèrent. Les uns restèrent en Espagne, d'autres rentrèrent en Belgique. Bredemers fut chargé de rapporter les livres de chants en Belgique et l'orgue fut probablement aussi ramené au pays. Le 25 septembre il obtint une prébende à la collégiale de Lierre contre celle de l'église St-Liévin à Ziriekzee.
Les obsèques de Philippe le Beau furent célébrées le 18 août 1507 à l'église Saint-Rombaut à Malines en présence de son fils Charles. Vêtu de drap noir, le groupe des musiciens de retour d'Espagne, chanta le Requiem. C'est ce groupe-là qui constitua le noyau de la future chapelle de Charles-Quint.

En août 1507 Bredemers fut engagé par Marguerite d'Autriche, chargée de l'éducation des enfants de Philippe le Beau, comme organiste domestique de Charles, âgé de 7 ans. A la cour de Malines, Bredemers apprenait à jouer "le manicordion" à Charles et ses sœurs, ainsi qu'aux enfants du chœur de la ville de Malines. En souvenir de sa prestation à Innsbruck, Maximilien demanda à sa fille dans une de ses lettres, de lui accorder la prébende de Geertruyde-Roede. En 1515-17 il accompagna Charles, qui était devenu roi, en Espagne. C'est en Espagne que, par lettres patentes, Charles lui accorda une pension annuelle de 100 livres et le nomma sommelier de l'oratoire du Roi (enregistré à Malines le 4 mars 1517). Pour son dévouement il en obtint encore 25 livres, pour "faire faire verrière armoyée de nos armes et blason en sa maison à Lyère"5, où il se retira en 1518. Bredemers ne quitta pas pour autant la cour de Charles. En 1519 il servit à plusieurs occasions Marguerite d'Autriche et accompagna Charles en 1520 dans son voyage en Angleterre. A Canterbury il organisa à ses frais un banquet pour les chantres de la chapelle d'Henri VIII. La liste des musiciens de la chapelle, rédigée le 1 juin 1521 à Mayence, prouve, qu'il fut présent à Aix-la-Chapelle lors du couronnement de Charles. Après cette date il se retira définitivement dans sa maison à Lierre, où il mourut le 20 mai 1522. Il fut enterré en l'église St-Gommaire de Lierre près du tabernacle du St-Sacrement, dans la chapelle, dont il fut le chanoine titulaire.

A la cour de Charles un autre organiste fut encore actif: Nepotis Fleurens. Il y était attaché depuis 1516, tout d'abord comme organiste particulier de la Gouvernante Marguerite d'Autriche, ensuite comme aide de Bredemers. En 1518 Charles réclama à sa tante le service exclusif de Nepotis. Par une minute de lettre datée du 10 décembre 1518, Marguerite d'Autriche demanda à Charles de le lui laisser. Elle prétendait que c'est Nepotis lui-même qui désirait la quitter, mécontent de ce qu'il était obligé de chanter et jouer avec elle sur le manicorde. Nepotis fut un protégé de Marguerite d'Autriche. Elle l'éduqua depuis son plus jeune âge. C'est probablement Bredemers qui lui apprit à jouer de l'orgue et ensuite il poursuivit les études à l'université de Louvain. Un Florentius Nepotis y fut inscrit le 29 août 1515. Elle était très indulgente envers lui, paya souvent ses dettes, et suite aux explications données à son neveu, elle put le garder jusqu'en 1522, où, comme membre de la chapelle impériale, il fut du voyage en Espagne. Marguerite d'Autriche espérait le reprendre au retour, mais il resta attaché à la chapelle de Charles Quint 6. Nepotis devait être un artiste accompli. En dehors des prestations à la cour, il était sollicité par le Magistrat de Malines lors des fêtes communales annuelles. Au cours de sa visite en 1520 en Belgique, Albert Dürer fit son portrait au fusain, malheureusement perdu de nos jours. Il a obtenu plusieurs prébendes, comme celles des "coustreries de Hollande", - probablement après la mort de Bredemers - des "coustreries et hôpitaux de Brabant et d'Oultremeuse". Lors de la livraison d'un nouvel orgue fait par "Wolf Reichard notre faiseur d'orghes et halbardier de notre garde d'almans"7, Charles Quint demanda à Nepotis de lui fournir un certificat d'approbation de cet instrument.

Le nom de Nepotis se trouve pour la première fois sur la liste des membres de la Grande chapelle de Charles Quint établie probablement au début de l'année 15228. Le but était de dresser la liste des personnes qui devaient partir avec Charles Quint en Espagne. Cette liste a une valeur historique en ce sens que, pour la première fois, y sont classés les musiciens d'après le timbre de leurs voix. Le porteur d'orgue fut Bauduwin et le souffleur Henry Smets.
Son nom se trouve également sur la liste du 1 juillet 1528, conservée aux Archives de Haus, Hof - und Staatsarchiv de Vienne9. Nepotis recevait à cette époque le même salaire qu'un chantre. D'après les factures des années 1530-3110, sa pension fut seulement de deux escuz moindre par rapport au "maistre Nicolas Gombert". En plus il avait un "ayde lorganiste" en la personne de Marck de Moer (Moor).

A la fin de l'année 1531 Nepotis fut absent au moment du payement. Sur le folio 121 nous lisons: "A Flores Nepotis es mains la vefue de feu maistre XXVI escuz". Sur folio 39 de l'année 1534 la même main écrivait: "Prestz faitz en Vailladolid Le XVIIie de Juillet au partement vers Valence sur les trois mois finiz Juing XXXIIII A Flores Nepotis organiste de Lempereur XX duc." L'ultime payement à Nepotis sur ces listes date du 13 mai 1535: "A Flores Nepotis pour Reste de sa pencion jusques le dernier de mars XvcXXXV comprins VIII 1/2 d a". Marck de Moor reçut sa paye le 22 mai 1535. Il existe encore une copie d'une liste, datée de 1586, sur laquelle se trouve également le nom de "Flores Nepotis (organista) et Cornelio Eubaen el que ayuda al taner delos or(ganos)".

Durant son séjour en Espagne en 1538, Charles Quint eut à son service Antonio de Cabezon, l'un des meilleurs organistes d'Europe et aux côtés de Jacques Buus (* Gand ?, + VIII 1565 Vienne), le meilleur compositeur des oeuvres pour orgue de la première moitié du XVle siècle. Antonio de Cabezon (*c. 1510 Castrillo de Matajudfos, Castrojeriz près de Burgos, + 26 03 1566 Madrid) entra à la cour d'Espagne en 1526 au service de la reine Isabelle, et à partir du 12. 02. 1538 il fut "musico de la camera" de Charles Quint. Il donna des cours de musique à Philippe Il, et à partir de 1543 il devint membre de sa chapelle. Avec Philippe Il entre 1548 et 1550 il visita l'Italie, l'Allemagne et la Belgique. En 1554 il vint en Belgique pour la deuxième fois.

La liste suivante concernant la chapelle musicale date de 1540. En ce qui concerne l'orgue, seul le nom de "Johannes Lestainnier", l'aide d'organiste y est mentionné ainsi que Cornille Suawaue - "souffleur d’orgues".
Lestainier Jean est né à Malines vers 1525 dans la paroisse St-Jean. On suppose qu'il a reçu sa première éducation musicale de son père de sorte qu'il puisse faire partie de la maîtrise de St-Rombaut. Il termina ses études avec Remi Vander Meulen, l'organiste du lieu. Comme aide organiste il reçut en 1540 la prébende des chapelles du Hainaut et de Valenciennes. Il accompagna Charles Quint à titre d'organiste en 1547 en Espagne et de 1547 à 1548 - en Allemagne. En 1550 il reçut encore les prébendes de St-Bavon à Gand, de St-Vincent à Soignies et de Condé. Une note dans les comptes des archives de l'église St-Jean à Malines indique que Lestainier est mort au mois de mars 1551. Lestainier Jean fut l'un des rares organistes de cette époque qui publia dès son vivant ses compositions. Deux de ses motets se trouvent dans la collection: Cantiones selectissimae Caesareae Majestatis capellae Musicis M. Cornelio Cane, Thomas Crequillone, Nicolas Paye n, Johanne Lestainier organista, compositae, et in comitiis Augustanis studio et impensis Sigismundi Salmingeri in lumen editae, Augsbourg 1548 Ulhard.

En juin 1556 Charles Quint licencia tous les membres de sa chapelle et parmi eux l'organiste de l'époque Michiel Bouck (Miguel Boch?).

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Il semble qu'aucun exemplaire d'orgue portatif de la Renaissance ne soit conservé jusqu'à nos jours. Toutefois quelques gravures et peintures nous permettent de constater que, sous le nom d'orgue portatif, se cachaient plusieurs sortes d’instruments. Tout d'abord il y avait le petit orgue portatif comme celui peint par Hans Memling sur le tableau de la Vierge à l'enfant entourée des anges musiciens11. Un autre est représenté par Jan Van Eyck sur l'Agneau mystique 12. Différent de ces deux-ci fut l'orgue portatif destiné à être emporté lors des voyages (fac-similé no.1). Ce portatif fut utilisé par l'organiste Paul Hofhaimer, membre de la chapelle de Maximilien 1er. Le détail d'un portatif semblable sculpté sur une chaire se trouve au "Muzeum regionalne" de Biecz en Pologne. Il date de 1623. A côté de ce petit orgue portatif il en existait un beaucoup plus grand, posé par terre, avec un ou plusieurs jeux. Le fac-similé no. 2 nous montre l'un d'eux. La gravure sur bois représentant Maximilien 1er entouré de ses chantres et instrumentistes avec leurs instruments 13, montre le portatif encore plus grand, presque un orgue de chambre. Parfois l'orgue portatif fut faussement appelé "régale", parce qu'un des jeux en était une. Dans l'inventaire des instruments du roi Henri VIII d'Angleterre de 1547 se trouvent "one paire of portatives" mais aussi: One paire of single Regalles with 1111 Stoppes of pipes, of woode vernisshed yel/owe and painted with blacke anticke woorke standinge uppon a foote of wainscott the Bel/owes lieing in the same: it hathe but one Stoppe of pipes of woode a Cimball of Tinne and a Regal14. La construction des orgues portatives fut quasiment délaissée au XVIIe siècle.

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En feuilletant les éditions de musique pour orgue du début du XVIe siècle, on s'aperçoit que les compositions pour portatif différaient de celles pour les grands orgues. La différence ne concerne pas seulement le fait qu'à cette époque la plupart des orgues d'église possédaient déjà un pédalier, et donc par exemple un Hymne Dic nobis Maria de De Cabezon de seulement 45 mesures, fut composé pour un orgue muni d'un pédalier. La plupart des oeuvres pour l'orgue portatif ont la structure simple, souvent à deux voix, ou alors avec la prédominance des accords avec imitation de courts motifs, comme nous pouvons l'observer dans les Preambulum de la Tablature d'orgue de Jean de Lublin - Tabulatura organowa Jana z Lublina (1537 -1548) et dans la Tablature d'orgue de couvent de St-Esprit de Cracovie - Tabulatura organowa z klasztoru Sw. Ducha (1548).

La majorité des compositions du début du XVIe siècle restèrent sous forme de manuscrit. L'éditeur français, Pierre Attaignant commença à publier les premières tablatures pour instruments à clavier en 153115. Ce sont principalement les oeuvres vocales mises en tablature par "la maison d'Attaignant". Bien qu'elles furent destinées à tous les instruments à clavier, la musique religieuse l'emporta sur la musique de danse. La musique instrumentale de cette époque se distingue très peu de la musique vocale. Même De Cabezon fut influencé par Josquin des Prez, Nicolas Gombert16 et Thomas Créquillon16. Par ailleurs il mit en tablature un nombre considérable d'œuvres de compositeurs belges, notamment des chansons de Créquilion comme, par exemple: Un gai bergier, Pis ne me pul venir (Pis ne me peult venir), Por un plasir, des motets de Josquin des Prez comme le Stabat Mater, ou de Lupus Hellinck - In te Domine speravi, etc. Ses oeuvres furent publiées par son fils dans le recueil Obras de musica para tecta, arpa y Vihuela...recopiladas ypuestas en cifra par Hernando de Cabezon su hijo, Madrid 1578. En plus des glosas (transcriptions des oeuvres de compositeurs belges), il contient des Hymnes, des Magnificats dans tous les modis, des Kyries, des versos, des préludes et des tientos (ricercars). De Cabezon composait ses oeuvres religieuses dans les deux techniques: cantus firmus et imitatio authore. Les compositeurs du XVlle siècle poursuivirent encore le même schéma. Parmi les plus éloquents exemples on peut citer l’Hymne Pange lingua gloriosi de Jean Titelouze (1563-1633), le choral Lass mich dein sein und bleiben de Delphin Strungk (1601-1664) ou encore 0 Lamm Gottes, unschuldig de Johann Pachelbel (1653-1706).
Toutefois les organistes-compositeurs du début du XVIe siècle ont développé de nouvelles formes comme par exemple le ricercar. La musicologie prétend que le ricercar est un "motet instrumentale". Cette interprétation est incorrecte. La technique de ricercar est la même que celle de la missa ad imitationem17. Elle consiste à emprunter des thèmes des oeuvres préexistantes et les retravailler en utilisant la technique imitative. Précisément ce "retravaillement" fut appelé au XVIe siècle une fugue. Le compositeur devait épuiser toutes les possibilités techniques à partir d'un thème emprunté. L'influence de la technique imitatio authore de la missa ad imitationem sur le ricercar se perçoit encore davantage dans la deuxième moitié du XVIe siècle. Les compositeurs alors diminuaient les nombres de thèmes - comme nous les voyons dans certaines messes de Hellinck ou Clemens non Papa - pour mettre en valeur la technique imitative. C'est dans ce contexte qu'à partir du ricercar est née la fugue en tant que forme musicale.
Une autre forme élaborée par les organistes du début du XVIe siècle fut le prélude ou le préambule. Ils étaient destinés à précéder l'exécution d'un motet, d'une messe, ou tout simplement à ouvrir une cérémonie à l'église. Néanmoins leur fonction principale était de donner le ton aux chantres. C'est la raison pour laquelle en Italie, l'œuvre ayant la même forme que le prélude, fut appelée "intonatione".


Notes :

1. Cité d'après (4), p. 65.

2. "Beurse (Burst, Buise, Burse, Bursin, Buvisse, Vurst) Pierre organiste. Il était attaché à la chapelle de Charles le Téméraire en 1473, et y remplit l'office d'organiste, en remplacement, sans doute, de Philippe du Passaige, chantre et organiste dans la même chapelle, dont il sera question plus loin. Son talent lui valut d'être choisi par Marie de Bourgogne pour être son initiateur au jeu du clavicorde. Maximilien se délectait aussi, au cours de sa maladie en 1480, aux ressources variées du talent de Beurse, jouant tantôt de l'orgue, tantôt de la flûte, tantôt du luth. Tous ces agréables services rendus, journellement, furent reconnus par un don de 20 livres. Son nom figure sur la liste du 2 février 1481; l'année suivante Maximilien lui octroya une somme de 24 livres pour s'être désisté de son bénéfice de clerc de Zierikzee, en Zélande. En 1473 son nom figurait aussi sur les rôles des bénéfices aux «coustreries des Flandres» et aux «coustreries de Hollande». La liste du personnel de la chapelle de 1492-1495, qui fait suite à celle de 1481, ne porte plus son nom, son poste d'organiste est alors occupé par Godefroid Nepotis. Un organiste du dôme d'Utrecht, en 1488, nommé Pierre Buvisse et une autre fois Beursse, pourrait être identifié avec l'organiste de la Cour de Bourgogne".
(cité d'après (6), p. 29).

3. Cité d'après (6), p.42.

4. Michael Zywietz se trompe dans l'article "Bredemers" dans la nouvelle édition de MGG et dans sa "Habilitations Arbeit" (voir 18 et 17), en écrivant que Bredemers est né à Lierre ou à Namur. Depuis Vannes (11), p. 60, nous savons avec certitude que Bredemers est né à Namur.

5. Voir (11) , p. 60.

6. Martin Picker se trompe en écrivant dans l'article "Nepotis" dans la nouvelle édition du Grove (voir 19) que Nepotis est retourné chez Marguerite d'Autriche et qu'après sa mort en 1530 il fut au service de Marie de Hongrie et ensuite, la même année chez Charles. Nepotis fut sur la liste des membres de la chapelle de Charles en 1528. Picker se trompe encore une fois en signalant la présence de Nepotis dans la chapelle de Charles pour la dernière fois en 1532. Nepotis reçut encore sa pension le 13 mai 1535 pour le mois de mars (voir la suite).

7. Voir (5), p. 228.

8. Voir (5), p. 220.

9. Voir (12), p. 177.

10. Voir (8) Annex.

11. Pinakothek, Munich.

12. St-Bavon, Gand

13. Voir (19), texte: "Organ".

14. Voir (9), p. 286.

15. Tablature pour le ieu Orgues, Espinetes, et Manicordions sur le plain chant...., Paris 1531; Magnificat sur les huit tons avec Te Deum laudamus et deux Preludes..., Paris 1531; Treze Motetz musicaulx avec ung Prelude le tout reduict en la tabulature des Orgues, Espinettes et Manicordions et tels semblables instrumentz...., Paris 1531.

16. Compositeur de la musique vocale et maître de chapelle de Charles Quint.

17. Voir (16).


Bibliographie :

1. Biographie nationale publiée par l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux Arts de Belgique, Bruxelles 1866-1988.

2. Fétis F.J. Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. Deuxième édition. Tome cinquième, Paris 1867.

3. Vander Straeten E. La musique aux Pays-Bas avant le XIXe siècle. Documents inédits et annotés, huit tomes, Bruxelles 1867-1888, Repr. en quatre tomes, New York 1969.

4. Fétis Édition. Les musiciens belges. Tome premier, Bruxelles? s. d.

5. Van Doorslaer G. La chapelle musicale de Charles-Quint en 1522, dans: "Musica sacra", décembre 1933.

6. Van Doorslaer G. La chapelle musicale de Philippe le Beau, dans: "Revue Belge d'Archéologie et d'Histoire de l'Art", Tome IV, fasc. 2, 1934.

7. Frotscher G. Geschichte des Orgelspiels und der Orgelkomposition, Band l, Berlin 1935.

8. Schmidt-Gorg J. Nicolas Gombert. Kapelmeister Kaisers Karl V. Leben und Werk, Bonn 1938.

9. Sachs C. The History of Musical Instruments, New York 1940.

10. Anglés H. La musica en la Corte de Carlos V, Barcelona 1944.

11. Vannes R. Dictionaire des musiciens. (Compositeurs), Bruxelles 1947.

12. Federhofer H. États de la chapelle musicales de Charles-Quint (1528) et de Maximilien (1554), dans: "Revue Belge de musicologie", IV 1950.

13. Reese G. Musician the Renaissance, New York 1954.

14. Heartz D. Pierre Attaingnant. Royal Printer of Music, Berkeley 1969.

15. Apel W. Geschichte der Or gel- und Klaviermusik bis 1700, Kassel 1970.

16. Tomiczek-Gernez R. Pierre de Manchicourt und die missa ad imitationem modulorum, Bruxelles 1993.
17. Zywietz M. Karl V - Der Kaiser und die Musik, Habilitations-Arbeit, Münster 1999.

18. Die Musik in Geschichte und Gegenwart. AIIgemeine Enzyklopadie der Musik, begründet von Friedrich Blume, 2. éd. Ludwig Finscher, Kassel 2000.

19. The New Grove Dictionary of Music and Musicians. Second edition. Edited by Stanley Sadie. Executive Editor John Tyrrell, London, New York 2001.

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