Orgue romantique de tribune (Loret, 1871)

Buffet - Date de réalisation 1871

Buffet - Emplacement En tribune

Buffet - Style Baroque tardif

Matériaux utilisés Chêne et zinc pour les tuyaux

Disposition des tuyaux Les tuyaux des deux tourelles extérieures sont parlants, ils ont des oreilles et un frein harmonique en bois. Il y a encore des tuyaux parlants dans les deux plates-faces centrales. Les autres sont muets et sont donc des chanoines. Tous sont peints au minium avec écusson doré. Les sommiers du Grand-Orgue et du Positif sont l'un derrière l'autre, celui du Récit au-dessus de celui du Positif et celui de la Pédale sur les côtés. L'ensemble de la tuyauterie est homogène et comporte un certain nombre de tuyaux en zinc pour les basses, comme à l'époque.

Description du buffet Ce grand buffet aux allures XVIIIe siècle offre une complexité d'agencement des éléments de façade peu commune pour l'époque à laquelle il a été réalisé. Il compte un élément médian occupé par une grande tourelle dominante de 3 tuyaux, flanquée elle-même de faisceaux de 3 tuyaux. Ensuite, de chaque côté, il y a une plate-face à deux niveaux de 6 tuyaux, une tourelle de 5 tuyaux et une plate-face en aileron de 6 tuyaux. Les sculptures sont nombreuses: la saillie du culot central est décorée d'une grande pièce avec angelots; les culots des tourelles extrêmes sont décorés de feuillages; cinq statues surmontent le buffet et représentent le roi David et des anges musiciens; il y a encore deux pot-au-feu aux extrémités et des feuillages pour les claires-voies. Ce grand buffet rappelant le style du XVIIIe siècle ne comporte que quelques tuyaux fonctionnels, notamment dans les deux plates-faces centrales et les deux tourelles extrêmes. L'ensemble est posé sur un socle de 40 centimètres environ. Actuellement divers éléments de décoration ont été endommagés. L'arrière du buffet a été retravaillé par Van Bever dans le sens d'un approfondissement. La face et les côtés semblent conservés de même que le fond de l'orgue, reculé vers l'arrière. Ces éléments de structures originales ont été recoupés et redisposés dans un ensemble plus ou moins hétéroclite qui repose toutefois sur une structure de base en chêne bien agencée. L'instrument occupant toute la largeur, l'accès à la tribune se fait en passant sous la tourelle de droite où se trouve une porte intrégrée au meuble.

Console - Date de réalisation 1901

Console - Style Romantique

Console - Description Meuble en chêne posé sur un podium de 75 cm avec panneaux moulurés et escamotables pour accéder à l'intérieur

Console - Situation Séparée, devant l’orgue

Console - Matériaux Chêne

Accord - Particularités Orgue muet

Tempérament  Egal

Facteur(s) François-Bernard Loret

Historique De nombreux documents conservés nous permettent de retracer l'histoire de l'orgue de Saint-Josse et de suivre à la trace de nombreuses étapes de sa vie.

Mais avant l'instrument que nous connaissons, on sait que le 11 janvier 1711, l'achat d'un orgue pour Saint-Josse fut enregistré auprès du notaire M. Van Buerden de Bruxelles. Cette commande s'adressait au célèbre facteur d'orgues bruxellois Jean-Baptiste Forceville et l'orgue coûta 157 florins et 10 sous argent courant. Mais nous sommes encore ici dans l'ancienne église qui fut détruite en 1865 au profit de l'actuelle, dessinée par l'architecte Jules-Jacques Van Ysendijck. Si des amateurs se profilèrent pour racheter l'orgue de Forceville, on a oublié ce qu'il en est advenu.

L'instrument de type "romantique" provient de la célèbre manufacture d'orgues malinoise dirigée par François-Bernard Loret. Selon une lettre à la fabrique d'église datée du 3 juin 1871, Loret dit que " J'ai l'honneur de vous annoncer que je compte terminer votre orgue pour la fin de ce mois". C'est un de ses plus grands instruments, dont on conserve une importante partie du matériel d'origine. Après son décès en 1877, son fils Camille assura l'entretien jusqu'en 1898. Par après, Salomon Van Bever fut chargé de l'entretien à raison de quatre accordages annuels pour la somme de 80 francs et ce, jusqu'en 1915, date de son décès. Mais en janvier 1899, Salomon Van Bever dressa un devis pour des travaux importants s'élevant à 9.000 francs. On conserva le buffet, la tuyauterie et les sommiers, mais sur le plan mécanique et celui de la disposition du Récit des transformations eurent lieu avec l'adjonction d'une machine Barker et d'une nouvelle console. Un concert eut lieu le 13 octobre 1901 par Charles Danneels, professeur au Conservatoire de Liège, et Louis De Merlier, organiste de la paroisse. Après Van Bever, ce fut Salomon Eyckmans, son filleul et successeur, qui entretint l'instrument. Dès 1926, on demanda à Emile II Kerkhoff de venir accorder l'orgue et, en novembre 1935, il rentra un devis pour le relevage de l'instrument pour la somme de 10.800 francs on n'en connaît pas la suite. Plus tard, Maurice Delmotte de Tournai s'occupa de l'instrument et fit des travaux qui se sont clôturés par un concert, un 11 octobre d'une année inconnue, l'organiste étant le titulaire, M. Delporte, lauréat de la Schola Cantorum à Paris. D'autres facteurs d'orgues sont encore intervenus à un titre ou à un autre, dont Stevens ou Van de Loo. Par la suite, l'instrument fut entretenu jusque dans les années 1970, voire 1980. Toutefois il fut progressivement moins entretenu, puis abandonné. Suite à un éboulement dans la tour des cloches, rendant l'escalier inaccessible, on a "créé" un passage à travers l'orgue pour accéder à cet escalier par la tribune : des mécaniques ont été purement et simplement arrachées afin de pouvoir percer une ouverture dans le mur vers l'escalier de la tour! Par ailleurs l'orgue ne fonctionnant plus, dans les années 1990, la fabrique d'église s'est tournée vers l'achat d'un appareil digital pour la somme de 1.500.000 francs belges, instrument qui, actuellement se dirige vers la fin de sa vie.
Le grand orgue, lui, se trouve aujourd'hui quasiment dans l'état dans lequel Salomon Van Bever, qui dirigeait avec son frère Adrien une manufacture d'orgues bruxelloise ayant une succursale à Amiens, l'a rénové en 1901. Cette rénovation a eu pour but d'améliorer les qualités mécaniques et l'accès aux différentes parties de l'orgue, tout en maintenant le caractère originel de l'instrument.